Deuxième cycle, du lundi 15 octobre au lundi 19 novembre 2012
L’amour, échec de la philosophie ?
par Yvan Droumaguet
Professeur de philosophie
Infos pratiques :
Lieu : Auditorium Paul Ricœur au lycée Zola, Avenue Janvier, Rennes
Horaires : tous les lundi, 18h-20h (hors vacances scolaires)
Entrée libre et gratuite, renseignements et contact : 06 11 14 23 70
Programme des ateliers populaires de philosophie 2012-2013
Présentation de l’atelier :
S’il est une vérité de l’amour, ne se trouve-t-elle pas dans les mythes, les romans, les poèmes ou les chansons plutôt que dans la philosophie ? Pourtant la philosophie aussi est amour, amour de la sagesse. Cette quête de sagesse aurait-elle pour condition le renoncement aux amours humains, soumis à la folie des passions et aux vertiges des illusions ? Mais, entre remède et consolation, la philosophie n’est-elle pas, au fond, sans voix (et sans voie ?), confrontée à ce qui n’obéit à aucune logique ni aucune loi ? La parole sensée (mais l’est-elle toujours ?) des philosophes peut-elle nous éclairer sur l’insensé (ce qui n’est pas dépourvu de sens) de l’amour ? Et si c’était l’amour qui nous éclairait sur la philosophie…?
Bibliographie :
– Olivia Gazalé, Je t’aime à la philo, Quand les philosophes parlent d’amour et de sexe. (Laffont – Les mardis de la philo. 2012). Ouvrage très accessible, agréable à lire, traitant de manière à la fois simple et documentée de questions que chacun se pose (par exemple dans la 2ème partie qui traite particulièrement de l’amour : Choisit-on l’être aimé ? ou Le désamour est-il inéluctable ?)
Nicolas Grimaldi, Métamorphoses de l’amour (Grasset 2011. Livre de poche 2012). Ouvrage très stimulant, illustrant ses théses par des scènes de films ou de romans, l’auteur s’efforce de comprendre l’énigme de l’amour en le rapportant notamment à la solitude et à l’attente, réfléchit sur la dimension religieuse de l’amour comme révélation et transfiguration de l’existence et bien d’autres choses encore (la jalousie..).
Alain Badiou, Eloge de l’amour, entretien avec Nicolas Truong (Flammarion 2009). Ouvrage rédigé à partir d’un dialogue public au Festival d’Avignon en juillet 2008. L’auteur affirmant que le rôle d’amant importe tout autant au philosophe que celui de savant, d’artiste ou de militant et que « la pensée n’est jamais séparable des violentes péripéties de l’amour », réfléchit sur l’amour (qui se rapporte à l’autre dans sa totalité) et ses rapports à la philosophie, à l’art et à la politique.
Aude Lancelin, Marie Lemonnier, Les philosophes et l’amour. Aimer de Socrate à Simone de Beauvoir (Plon 2008). Ouvrage très accessible et plaisant dans lequel les auteures présentent avec simplicité et clarté les pensées de philosophes (Platon, Lucrèce, Rousseau, (même) Kant, Schopenhauer, Nietzsche… sans omettre de considérer leur propre vécu (ou absence de vécu) de l’amour.
Alain Finkielkraut, Et si l’amour durait (Stock 2011). L’auteur examine l’hypothèse du titre, hypothèse qu’on pourrait penser aussi belle que souvent démentie par la vie, à partir d’oeuvres littéraires (du classique Princesse de Clèves à Philip Roth ou Milan Kundera). Si nous sommes libres d’aimer, savons-nous aimer ? Que nous apprend l’épreuve du temps ?
J’ajouterai (entre autres) parmi les ouvrages récents :
Qu’est-ce que l’amour ? d’ Umberto Galimberti (Le cose dell’amore 2004, traduit en 2008, PPB Payot 2011) qui réfléchit sur l’amour en considérant successivement ce à quoi l’amour est lié (de la transcendance à la folie en passant par la solitude, le désir, la jalousie etc..).
Le paradoxe amoureux de Pascal Bruckner (Grasset 2009, Livre de poche 2011). Qu’en est-il aujourd’hui de l’amour et, particulièrement, du paradoxe contemporain d’une liberté amoureuse : peut-on être libre et amoureux ?
L’amour de A à XY de Lucy Vincent (Odile Jacob poches, 2012) L’amour dépendrait-il de mécanismes chimiques ? Ce que nous appelons amour ne serait-il que l’accomplissement de notre programme biologique ? L’auteure apporte son éclairage de neurobiologiste mais sans dogmatisme et avec humour.
Le sexe ni la mort. Trois essais sur l’amour et la sexualité (Albin Michel 2012) Ouvrage qui a connu un succès de librairie. L’auteur réfléchit sur l’amour à partir d’une distinction entre éros (l’amour passion), philia (l’amour comme joie et puissance) et agapè (l’amour comme charité, humanité). On y trouve une réflexion sur ce qui différencie les philosophes (Platon, Aristote, Spinoza…) en ce qui touche l’amour et le désir, et un plaidoyer de l’auteur pour le bonheur d’aimer.
Egalement, parmi des ouvrages moins récents mais toujours instructifs :
L’amour et l’Occident de Denis de Rougemont (10/18 , 1972 pour l’édition définitive)
Etudes sur l’amour de José Ortega y Gasset (Rivages poche 2004, textes du philosophe espagnol écrits en 1926 et 1927)
et, bien sûr, Le Banquet et les analyses de L’Etre et le néant etc…
A propos de Galimberti (ouvrage que je ne place pas parmi ceux que je pourrais recommander, je le trouve assez mal écrit (mauvaise traduction ?) et ses thèses peu claires), j’ai oublié de préciser qu’il s’agit d’une approche psychanalytique.