WEEK-END DE PENTECÔTE 2012 – ST PONS (Ardèche)
En collaboration avec :
ARTE-FILOSOFIA et LA MUNICIPALITE DE ST PONS
LA JUSTICE DANS TOUS SES ETATS !
PHILOSOPHIE, DROIT, POLITIQUE, ECOLOGIE
La dénonciation de l’injustice, la revendication de la justice sont constantes dans les sociétés modernes, et il semble qu’elles soient devenues plus que jamais insistantes au cours de ces dernières années. Mais elles interviennent le plus souvent sans s’appuyer sur une notion claire du juste. On confond en effet assez souvent justice et intérêt ou justice et vengeance. Le terme de justice lui-même, construit sur le latin jus, renvoie d’une part à l’institution du droit et donc à la loi et à l’institution judiciaire et d’autre part à la vertu qui caractérise un individu se comportant conformément au droit. L’esprit de justice exige la référence à la loi, non pas tant à l’obligation qui lie les deux partis d’un contrat, et qui renvoie au latin lex, lequel peut s’appliquer au domaine économique, moral ou religieux, qu’à cet ensemble des institutions que le latin nomme jus, et qui concerne la vie des hommes en société.
Il apparaît donc d’emblée que la vertu de justice, c’est-à-dire la capacité de justice dont fait preuve un être humain, n’a de sens qu’en tant que celui-ci est défini comme les Grecs le voulaient, comme un zoon politikon, comme un animal politique. La vertu de justice concerne en effet les rapports entre les individus en tant que ceux-ci sont réglés par des règles communautaires, elle suppose donc d’emblée le dépassement de la sphère individuelle et le souci proprement politique du commun.
Mais si l’origine même du terme justice est latine et si les Romains se sont surtout distingués dans l’histoire par l’établissement d’un appareil juridique et par la définition de l’être humain comme personne, qui provient elle-même de la notion de rôle social, l’esprit de justice est cependant beaucoup plus ancien, et s’il a pu être confondu avec la vengeance dans l’antique loi du talion, il a pu aussi renvoyer à cet idéal d’harmonie qu’exprime la notion grecque de dikè, qui renvoie à l’idée d’une manière d’agir équitable et valable pour tous.
On voit par là que l’idée de justice, si elle renvoie à l’idée de l’établissement d’un droit positif, et donc à celle d’obligations à respecter, peut aussi être comprise plus profondément comme le souci de préserver l’harmonie du corps social. C’est ce qui explique que la question de la justice ne puisse être séparée aujourd’hui ni de la question politique des rapports entre les Etats, ni de la question écologique du rapport des hommes à leur environnement.
Ce sont ces questions qui constitueront l’enjeu de ce week-end philo, auquel participeront Frédéric MAUCHE, avocat pénaliste, actuellement Vice Président au Tribunal de Grande Instance de Metz en charge de la Coordination de la chambre de la famille, des Tutelles des Mineurs et du service de Juges des Libertés et de la détention, Philippe CABESTAN, docteur habilité en philosophie, professeur de classes préparatoires au lycée Janson-de-Sailly, Paris, et Fabrice FLIPO, Maître de conférences en philosophie à l’Institut Mines-Télécom, Paris.
PROGRAMME
SAMEDI 26 MAI
De 13h à 14h : Accueil dans la Salle Polyvalente et café de bienvenue
1ère séance : De 14h à 16h
Françoise DASTUR
Introduction : Justice et équité
Frédéric MAUCHE
Le juge et la justice, acteurs dans le règlement des conflits
La charge quotidienne d’un juge s’inscrit dans une pluralité de missions et cadres procéduraux qui sont définis par la loi afin de garantir un équilibre entre les parties concernées mais aussi pour encadrer le pouvoir d’un juge par le droit. Bien souvent le justiciable, confronté à « la Justice » pour voir régler une situation de conflit, ne distingue ni la nature du contentieux ni les conséquences qui y sont attachées quand aux objectifs et pouvoirs du juge auquel il s’adresse souvent comme s’il était le détenteur d’une toute puissance. Afin de pénétrer concrètement dans l’exercice de la justice, nous évoquerons des situations et pratiques relatifs à des dossiers (1) de responsabilité pénale ou civile d’infractions involontaires ; (2) de violences conjugales et d’autorité parentale ; (3) de rétention des étrangers en séjour irrégulier ; (4) de libération conditionnelle de détenus ; (4) des orientations procédurales du ministère public dans le domaine des drogues ; (5) de saisie des rémunérations
De 16h à 17h 45: Pause & Questions+Discussion
DIMANCHE 27 MAI
2ème séance : De 14h à 16h
Françoise DASTUR
Introduction : Justice et politique
Philippe CABESTAN
Qu’est-ce qu’une guerre juste ? Retour sur l’intervention militaire en Libye.
Depuis 1980 le droit d’ingérence est régulièrement avancé pour justifier des opérations militaires dont la finalité serait la protection de populations en danger. De ce point de vue, les bombardements opérés par les forces de l’O.T.A.N. en Libye, alors que les troupes du colonel Kadhafi encerclaient la ville de Benghazi, seraient légitimes. N’est-ce pas là, toutefois, un abus de langage qui dissimule des intérêts moins avouables ? Le droit d’ingérence relève-t-il de ce que saint Augustin (354-430) appelle une ‘’guerre juste’’ ? A quelles conditions faire la guerre est-il légitime ? Telles sont les questions auxquelles nous voudrions essayer de répondre à partir du cas de la Libye.
De 16h à 17h 45: Pause & Questions+Discussion
LUNDI 28 MAI
3ème séance : De 9h à 11h
Françoise DASTUR
Introduction : Justice et responsabilité
Fabrice FLIPO
Nature, justice et liberté
La crise écologique rend nécessaire de penser ce qu’il en est de la justice quand c’est la nature qui est concernée. Le problème a été pris de diverses manières, le plus souvent dans des théories d’inspiration économiques (optimisation intertemporelle, substitution ou non des capitaux entre eux etc.). La question des droits s’est récemment invitée dans l’espace public, avec la proposition de la Bolivie de reconnaitre des « droits de la nature ». La modernité, libérale (Luc Ferry) et socialiste, s’est montrée hostile à ces dernières tentatives, accordant tout au plus l’existence d’un « devoir ». L’auteur situe ces différentes propositions et soutient que l’idée de « droits de la nature » n’est adéquate que si elle n’est pas dissociée des droits de l’Homme, en tant qu’ils permettent notamment de défendre un espace écologique égal.
De 11h à 12h 15: Pause & Questions+Discussion
BIBLIOGRAPHIE
Monique CANTO-SPERBER, L’idée de guerre juste, Paris, PUF, 2010
Fabrice FLIPO, Justice, Nature et liberté, Les enjeux de la crise écologique, Parangon/VS, Lyon, 2007
John RAWLS, La justice comme équité, La Découverte, Paris, 2008
Paul RICOEUR, Le juste, Esprit, Paris, 1995
Amartya SEN, L’idée de justice, Paris, Flammarion, 2010
Michael WALZER, Guerres justes et injustes, Paris, Gallimard, collection Folio, 2006.
L’idée de justice renvoie d’une part à l’idée d’obligations à respecter et d’autre part au souci de de préserver l’harmonie du corps social. C’est ce qui explique que la question de la justice et du droit ne puisse être séparée aujourd’hui ni de la question politique des rapports entre les Etats, ni de la question écologique du rapport des hommes à leur environnement. Ce sont ces questions qui constitueront l’enjeu de ce week-end philo, auquel participeront Frédéric MAUCHE, avocat pénaliste, actuellement Vice Président au Tribunal de Grande Instance de Metz, Philippe CABESTAN, docteur habilité en philosophie, professeur de classes préparatoires au lycée Janson-de-Sailly, Paris, et Fabrice FLIPO, Maître de conférences en philosophie à l’Institut Mines-Télécom, Paris.
Renseignements et Inscriptions :
Arte-Filosofia
Contact : François Laperou
Résidence Indiana
24, rue Shakespeare
06400 Cannes.
Tel : 04 93 69 10 80/06 20 14 74 68
Courriel : contact@artefilosofia.com
lien : www.artefilosofia.com
ou
La Mairie de St Pons
(mardi & vendredi de 15h à 17h30)
Tel : 04 75 36 70 70
Frais de participation :
Adultes : 50 € pour 3 jours ou 20€ pour 1 jour,
Etudiants 25€ pour 3 jours ou 10€ pour 1 jour
chèque à l’ordre de « ARTEFILOSOFIA »